Histoire: L’Eglise d’Ars et son village.

Autour de l’an 1000 :

A cette époque, Ars est une petite île séparée de l’île de Ré par un bras de mer.

 

XVIe et XVIIe siècles:

A partir des années 1500, la religion protestante se développe dans l’Ouest de la France.

 

XVIIIe siècle:

La Révolution de 1789 secoue fortement l’église et le village d’Ars.

XIe siècle:

En 1027, le duc d’Aquitaine attribue Ars à l’abbaye de St Michel-en-l’Herm.

 

XVIIe siècle:

En 1628, la prise de la ville de La Rochelle par le roi Louis XIII et Richelieu

 

XIXe et XXe siècles:

Le 20 août 1890 , le président de la République française visite le village d’Ars.

XIe et XIIe siècles:

Les marais salants - 1500 hectares gagnés sur la mer par les hommes.

 

XVIIe siècle:

En 1643, Mazarin crée le Collège des 4 nations, futur siège des Académies.

 

Deuxième Guerre Mondiale:

Entre juin et décembre 1944, une période clé pour l’île de Ré.

XIIIe et XVIe siècles:

En 1568, la destruction par les protestants de l’abbaye de Saint Michel en l’Herm.

 

XVIIe et XVIIIe siècles:

De 1628 à 1789, Ars va connaitre une période sans guerre.

 

1995 - 2020:

La nouvelle prospérité d’Ars rend possible et prioritaire la restauration complète de l’eglise.


Les armes de l'Île de Ré se blasonnent ainsi :

Parti, au premier de gueules à trois fleurs de lys d'or, au deuxième d'argent à la bande du premier accompagnée de deux aigles éployées du même
La devise, en latin, accompagnant ce blason est : « Et tanti servas se fuit ».


Histoire abrégée de l’église d’Ars-en-Ré.


L’église d’Ars est le monument le plus ancien de l’île de Ré.

De l’an 0 à l’an 600 :

L’île de Ré que l’on connait aujourd’hui n’avait pas encore les contours actuels et était composée de 4 îles assez rapprochées mais distinctes. L’archipel était donc composé des Iles des Portes, d’Ars, de Loix et de Ré qui émergeaient devant le golfe des Pictons.

La superficie de l’île d’Ars était plus étendue côté sud-ouest d’au moins 500 mètres. 

Quelques vestiges romains ont été retrouvés aux Portes et il est plausible qu’il en existait également à Ars sur cette partie de terre immergée aujourd’hui, mais sans aucune preuve.

Il est probable aussi que la population autochtone de l’ile d’Ars soit essentiellement composée de celtes venus par terre et il est certain qu’ils n’étaient pas des marins mais des agriculteurs. Des traces de marais salants ont été retrouvées non loin des Portes mais pas à Ars.

On sait que dès 360, Le Poitou et l’Aunis étaient évangélisés, de petites églises s’élèvent alors un peu partout et on reconvertit les anciens temples gallo-romains, mais à cette époque Ars semble être une friche inhabitée. Selon les études de l’historien J. Boucard il n’y aurait pas de traces de l’époque gallo-romaine à Ars. Il faut attendre le XIe siècle qui verra Ars compter « 50 feux », ou foyers, dans cette bourgade primitive. On ignore si Ars avait deja été évangélisé, et si un lieu de culte existait.

De 600 à 900 :

Les Normands pillent l’ensemble des iles du golfe des piétons. Pendant cette période, ils passèrent sûrement par Ars mais l’ile cernée de forts courants marins, présentait un accès difficile et n’offrait guère de prises intéressantes. Elle fut semble-t-il épargnée.

Partout, les paroisses s’organisent et les clochers deviennent le cœur des villages dont la cloche rythme les évènements religieux. Ce fut probablement le cas d’Ars dès la fin du IXe siècle.

 Des signes forts : Juste avant l’an Mil, la terre trembla et une terrible peste ravagea l’Aquitaine. En juillet 1000 eut lieu une éclipse totale du soleil. Puis en 1002, passa la comète de Halley et en 1009 les arabes détruisirent l’église du St Sépulcre à Jérusalem. Enfin en 1032-1033, trop d’humidité en France empêcha les récoltes et la famine qui en découla fut épouvantable.

Ces évènements conduisirent la population à se mettre en règle avec sa conscience et avec Dieu.

1040 -1600:

L’état du pays s’améliore, les hommes sont libérés des craintes et calamités qui entourèrent l’an Mil, une deuxième vague de construction d’églises succède à celle de 900 à 1000.

XIe

Vers 1060_1070, On élève à Ars une église dite priorale (ou prieurale, attribuée au prieur) qui sera transformée en église paroissiale seulement vers 1600.

Cette église prieurale de style Roman semble construite par les moines envoyés par l’abbaye royale de St Michel en l’Herm et elle fonctionne avant tout pour eux-mêmes. Les fidèles n’ont accès qu’à certains offices de fêtes carillonnées et restent debout dans la nef.

La population n’étant pas soumise à une autorité militaire va continuer à s’auto-organiser et à se défendre.

Au cours du XIe  et XIIe  siècle,  le pays d’Ars s’enrichit par la récolte du sel malgré les guerres de religion. 

 XVe

Vers 1450, toutes les îles de l’archipel vont se rejoindre grâce à l’accumulation de sédiments sauf l’île de Loix séparée de l’île de Ré.

Les marais salants augment en superficie et les habitants de d’Ars deviennent très riches jusqu’en 1600.

XVIe

En 1598, l’édit de Nantes signé par Henri IV engendre enfin la paix religieuse. On construit un temple protestant au sud-est de la place, derrière l’église priorale et les fidèles catholiques agrandissent leur édifice avec leurs deniers en quelques années. L’église devient alors paroissiale.

De 1600 à nos jours :

XVIIe

En 1621, l’île (de Ré) devient protestante sous la houlette de Soubise. Ils évacueront l’île en 1625 lors de la défaite de ce dernier au Sud d’Ars. De même, l’armée de Buckingham, alla porter secours aux protestants insurgés et fut l’auteur du  siège de St Martin de 1627, et ne remontera jamais jusqu’à Ars car ses troupes, poursuivies par Toiras, rembarquèrent à Loix en novembre 1627 après la  fameuse bataille du Feneau qui fit 4000 victimes.

Le curé Veillon en charge de l’église paroissiale d’Ars se comporta en véritable soldat de l’église. Il pousse donc à la destruction du temple en 1630 et à l’interdiction du culte protestant jusqu’en 1648.

En 1653Mazarin, nommé lieutenant général du gouvernement d’Aunis (incluant l’île de Ré et la Rochelle) reprend les abbayes en situation difficile et en 1661, signa l’acte de fondation du Collège des Quatre Nations qui succède à l’abbaye de St Michel en l’Herm et en perçoit une partie des bénéfices, y compris une quote-part de ceux du prieuré d’Ars. Ainsi les bénéfices engrangés par le sel seront en partie versés pour cette fondation au détriment des insulaires. D’autre part en 1656Colbert décide d’augmenter les droits sur les sels exportés ce qui lèse les sauniers rétais. Ars entre en résistance.

XVIIIe

En 1762, l’église est entièrement pavée avec les pierres du mur ouest de l’enceinte.

En 1771, de nouveaux fonts baptismaux sont installés dans le transept et d’importants travaux sont engagés dans l’église.

En 1775, le conseil de fabrique achète un lutrin orné d’un aigle en cuivre qui sera réquisitionné en 1794 et fondu.

 On entre en période révolutionnaire. En 1790, Ars est érigée en commune et le 12 juillet 1790 la constitution civile du clergé est promulguée.

XIXe

Le service religieux ne reprendra qu’à partir de fin 1803, ou le mobilier de l’église sera restitué, remplacé ou racheté.

En 1870, les « fenêtres » ou vitraux subissent d’importantes modifications. Seule la taille est connue.

En 1870-1880, deux vitraux sont posés au-dessus de la boisure de l’autel majeur. Ils seront remplacés après la dernière guerre mondiale (œuvres d’un rétais de St Clément & Loix, le maître verrier Aramis Pentecôte (Loix, 1887-,xxx) également auteur des vitraux de la chapelle St Pierre.)  

La réfection de l’église continue jusqu’au 20 siècle. 

XXe

Le 3 juillet 1905, la République promulgue la séparation de l’église et de l’état et les biens des églises paroissiales sont dévolus aux communes qui sont tenues de les laisser à la disposition des fidèles et des ministres du culte.

L’église se trouvait désormais dans un enfouissement séculaire et sera dégagée en 1995 à environ 1,65 m en dessous du sol. La partie excavée, suit à peu près l’ancien tracé du mur de la citadelle qui était connu à cette époque.

 

XXIe

 Entre 2016 et 2019 l’église fait l’objet d’importants travaux de rénovation à l’extérieur et à l’intérieur : les façades ont été badigeonnées à la chaux ; les voûtes ont été refaites ; les murs ont été décapés puis repeints dans une jolie teinte rosée ; les vitraux sont nettoyés et quatre ont fait l’objet de rénovations importantes avec ventilation empêchant la condensation; les sols ont été déposés puis remontés avec des carreaux identiques à ceux du passé…

 L’église se dévoile et se révèle pleine de surprises :

 -  Mise à jour d’une absidiole dans l’allée de la vierge, située coté nord du bâtiment, témoignage de ce qu’était l’église au XIIe siècle

 -  Révélation d’une fenêtre étroite plein cintre, entre l’ancien bras du transept roman et le bas-côté nord gothique. Elle est située sur le mur Est des fonts baptismaux. Ses magnifiques fresques bicolores du XIIe siècle ont été stabilisés par Lucie Roques restauratrice d’oeuvres d’art.

 -  Deux canonnières, dites aussi « bouches à feu », dans l’allée Saint Nicolas sont également découvertes. Il s’agit vraisemblablement des affûts de canons, montés sur des chariots, qui devaient être placés devant, à l’intérieur même de l’église.   

 -  Sous les anciens enduits, un blason a été découvert, il est de taille modeste, environ 40 X 30 cm. Sa rénovation révèlera qu’il s’agit des armoiries de MAZARIN. 

 -  Les croix de consécration on été dégagées; Actuellement 10 croix ont été retrouvées qui ont fait également l’objet d’une rénovation.

D’autres travaux sont encore prévus (restauration des 3 retables) et sont l’objet d’études .

Actuellement l’église est fermée pour réfection des sols. D’après la Brève du bulletin municipal d’Ars, « l'entreprise Les Compagnons réunis –laquelle a réalisé dans l'église Saint Étienne les sols mortier de chaux qui par endroits ce sont rapidement effrités–s'apprête à reprendre les allées dégradées dans un proche avenir. Excellente nouvelle mais assombrie cependant par la nécessité de fermer à nouveau l'église pendant quelques mois. ». En effet l'église est fermée au public depuis le 16 novembre.